“C’est un amour de vendanges, une histoire sans lendemain”, pourrait chanter notre équipe dans les rangs, en parlant de leur relation avec le raisin. Sauf que beaucoup reviennent chez nous au millésime suivant pour continuer à écrire l’histoire, et ne parlent pas français !

Les vendanges, c’est une succession d’épisodes annuels qui s’enchaînent sans se ressembler. Même si pourtant, il y a des choses qui réapparaissent chaque année :  les italiens qui animent les vignes de leur langue vive, les grandes tablées gourmandes, les verres bien remplis, les doigts amochés, les dos courbés et les sourires soulagés à l’arrivée du café et du verre de vin. Certaines années il fait mauvais, d’autres les soirées se finissent par des séances de yoga.

2019 – Pour nous ce sont des retrouvailles en famille, entre cousins et dans la fratrie. Cette année, pour la première fois, ma soeur londonienne et son amie ont secondé mon père  au cuvage, à la vinification. Mon frère  bruxellois et sa copine étaient aux fourneaux sur le thème de la cuisine du monde : France, Italie, Inde, Grèce, Asie… sans oublier l’éternel saucisson lyonnais cuit au gène.  Mon oncle Michel en chef de troupe, on ne compte plus les années ! J’étais au four et au moulin mais aussi avec les enfants qui ne manqueraient pour rien, un lever du jour sur le fameux Moulin-à-vent.

2019 – Le soleil au rendez-vous et des vendanges en septembre, ont donné des raisins parfaitement mûrs, aux peaux douces et fines. Dans les rangs, la chaleur de l’été se faisait toujours sentir, les débuts de matinées parfois fraîches rappelaient que l’automne pointait son nez. Dans les cuves, les rendements sont raisonnablement faibles, mais ce n’est pas grave, tant qu’ils sont de qualité. Tout s’est déroulé sans embuche et dans la bonne humeur. Les pressurées sont finies aujourd’hui. Le vigneron souffle un coup avant d’ouvrir les tableaux Excel et redescendre à la cave.

En regardant la chaîne du Mont Blanc au loin, on dit parfois, “La vie est belle, quoi !”