Pour toi qui me demande d’où je viens et surtout, où j’habite. 

Après quelques jours à Bruxelles on pense que je déménage en Belgique. Je finis même par me demander si je ne suis pas en train de m’y installer. Etrange. En fait, je prends toujours une grande inspiration quand on me demande où j’habite, on essaye de me tromper, de me faire douter. Dans mon corps et dans ma tête c’est pourtant tout simple, je vais là où il faut que je sois, à l’intérieur de moi une petite voix me dicte.

 J’ai trois maisons, Bordeaux, Paris, Fleurie, chacune avec son histoire. Depuis que j’ai 16 ans je voyage et je déménage, pour les études d’abord, pour les amours surtout, pour les vacances et pour le travail.

Ici la gare du Midi, dans le nord, à Bruxelles, entourée de sacs, mais plus une bouteille dans mon sac. Je suis venue en Belgique pour le Concours Mondial qui fêtait ses 20 ans, une longue histoire et beaucoup de belles rencontres. Sous la pluie, entre les bourrasques et les amis, j’en ai aussi profité pour parler du beaujolais et vendre les Vins de Vicky. C’est important, c’était chouette. Ce soir je dors à Paris, demain à Bordeaux, puis je reviens à Paris pour prendre un avion qui m’emmènera en Italie. Au retour, je file à Fleurie admirer les vignes, ranger les bouteilles et j’arrive en Provence, c’est Vinocamp. Ensuite je passerai dans le Languedoc pour retourner vers Bordeaux. Le mois se terminera à Vérone, un grand mariage se prépare avant la London Wine Fair. C’est pas si compliqué. C’est ma vie. C’est la vie de beaucoup d’aventuriers mais aussi de journalistes et commerciaux.

Ma mère a mis deux ans à comprendre que j’habitais à Bordeaux. Mes amis ont besoin d’une boussole. Parce que comme pour perdre tout le monde autour de moi, j’ai grandi à Paris, je vends du Fleurie à travers le monde et je rentre souvent chez moi par de drôles de raccourcis. Ma maison de Bordeaux est loin de tous mes nids, mais elles est vissée dans une ville dynamique qui vibre pour le vin, on y est bien.

Mon père est vigneron dans le beaujolais depuis 8 ans, le domaine est dans la famille depuis 7 générations. Avant il travaillait à Paris où il vend la majorité de son vin aujourd’hui. Ma mère elle est restée mais vient en vacances à Fleurie. Etre parisien-fleuriaton (habitant de Fleurie) c’est facile, 2h porte à porte quand on prend le TGV. Je suis entre Paris, Bordeaux et Fleurie pour suivre les aventures et les affaires familiales et petit à petit, construire ma vie.

Le Beaujolais c’est d’abord une terre de vacances, une terre tout simplement, avec des racines. Demain on verra. Vous devriez venir, juste pour voir.